Le gouvernement togolais et des structures financières et commerciales comme l’Office Togolais des Recettes (OTR) ou le Port Autonome de Lomé (PAL) ont dernièrement présenté des statistiques qui démontrent des performances satisfaisantes. Mais au regard de l’état de paupérisation de la population et de la vétusté de certaines infrastructures, il est nécessaire de se questionner sur le sort des richesses du pays.
Au Conseil des ministres du 27 Septembre dernier, une communication du ministre de l’Economie et des Finances a encore démontré que le Togo, en ce qui concerne le premier semestre, tient bon économiquement. « Au Togo, la conjoncture économique au terme des six premiers mois de 2023 est caractérisée principalement par une progression des activités portuaires et aéroportuaires, un accroissement des flux commerciaux et une consolidation des créances sur l’économie », peut-on lire dans le communiqué sanctionnant ledit Conseil des ministres.
En septembre dernier, l’Office Togolais des Recettes (OTR) indiquait avoir déjà atteint 71% de ses objectifs de recettes fiscales, soit 648 milliards F CFA, précisant par la même occasion avoir surpassé son résultat de l’année précédente de 109%, avec une croissance de 12%.
Ces performances mériteraient d’être acclamées si leur impact était véritablement réel sur le quotidien des Togolais. Paradoxalement, la situation économique et financières des ménages togolais va de mal en pire. Les plaintes sur les difficultés à scolariser les élèves, à se soigner convenablement, à se nourrir au moins une fois par jour sont légions.
Quel est l’intérêt d’une « bonne gestion » économique par l’Etat et d’un excellent recouvrement fiscal si la majorité du peuple togolais n’en profite pas ?
Les statisticiens ont l’habitude de dire que les chiffres ne mentent pas. C’est dire que les recettes rapportées sont exactes. Il ne s’agit donc plus de se cacher derrière ces chiffres pour montrer que le gouvernement est performant. Mais plutôt de réorganiser la distribution des richesses au profit de tous les Togolais. Il faut alors couper les ailes à cette minorité qui accapare les richesses du pays.