Dimanche s’est tenu à Abuja au Nigéria, un sommet spécial des chefs d’Etat de la CEDEAO. Au menu, la situation au Niger après le coup d’Etat miliaire. Un ultimatum d’une semaine aux putschistes pour restaurer l’ordre constitutionnel.
Une semaine. C’est le délai donné aux putschistes pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger après le coup d’Etat perpétré par le général Tchiani. Dans son communiqué, la Communauté durcit le ton et indique que « toutes les options sont envisagées », y compris une intervention militaire, si le président du Niger n’est pas réinvesti dans ses fonctions, passé ce délai. Elle a par ailleurs pris des mesures drastiques à l’encontre des auteurs du coup d’État.
« Fermeture des frontières aériennes et terrestres entre le Niger et les pays de l’UEMOA. Interdiction de survol de l’espace aérien pour tout aéronef en provenance ou à destination du Niger. Suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre les pays de l’UEMOA et le Niger, y compris celles impliquant les produits pétroliers, l’électricité, les biens et services. Suspension de toutes les transactions financières entre les pays de l’UEMOA et le Niger. Gel des avoirs financiers et monétaires de l’État du Niger à la BCEAO et dans les banques commerciales des pays de l’UEMOA.
Gel des avoirs financiers et monétaires des entreprises publiques et parapubliques du Niger à la BCEAO et dans les banques commerciales des pays de l’UEMOA. Suspension des opérations financières entre les banques du Niger et les banques installées dans les autres pays de l’UEMOA. Suspension de toute assistance et transaction financière en faveur du Niger par les institutions de financement de l’UEMOA, en particulier la BOAD.
Interdiction de voyage pour les auteurs de la tentative de coup d’État, gel de leurs avoirs financiers et confiscation de leur patrimoine. Application de l’interdiction de voyage, du gel des avoirs et de la confiscation des biens à toutes les personnes civiles ou militaires participant à des institutions ou organes de gouvernement constitués par les militaires dans le coup de force, ainsi qu’à leurs familles, qui seront également interdites de séjour dans les pays de l’espace UEMOA ». Voilà entre autres sanctions prises contre les putschistes.
Les chefs d’État continue d’affirmer que Mohamed Bazoum demeure le seul et unique chef d’État du Niger. Et que seuls les actes officiels émanant de lui et de ses représentants seront reconnus par la CEDEAO. Elle promet des conséquences graves en cas d’atteinte à son intégrité physique.
« Tout ça, c’est du déjà-vu », soutient un observateur. En effet, ce sont presque les mêmes sanctions qui ont été prises à l’encontre du Mali d’Assimi Goïta, de la Guinée Conakry de Mamadi Doumbouya et du Burkina Faso du capitaine Ibrahim Traoré. Ces mesures punitives qui font fureur sur le papier n’ont jamais changé la donne. « La CEDEAO devrait revoir sa copie. On prend les mêmes et on recommence », se moque un acteur de la société civile.
Enfantine la CEDEAO