L’invasion de l’Ukraine ravive le double moral politique international et ouvre les yeux aux Africains sur le fait que les droits, les libertés et la solidarité mondiale ne s’appliquent pas de la même manière à l’humain qu’il soit caucasien ou africain. Ces valeurs que l’on proclame pourtant universelles, ferment curieusement la porte de l’accueil mondial au peuple africain.
Pire, les frontières du continent sont grandement ouvertes et laissent entrer les chasseurs de tous horizons en Afrique, y traire la vache-à-lait et partir nourrir leurs peuples respectifs.
De cette situation humiliante et déshumanisante, les Africains n’en veulent plus.
Ils décident par conséquent de prendre les taureaux par les cornes, d’engager le combat décisif, libérer l’Afrique et se donner la chance d’une meilleure vie chez eux et partout où ils se retrouvent.
Comment se prennent-ils alors pour atteindre ce but ultime ?
Chasser la France de l’Afrique
Deux camps s’affrontent actuellement sur la meilleure stratégie à adopter pour renverser les rapports de force qui font que l’Afrique est sous domination multiple.
Le premier est entretenu par le panafricanisme populiste, de rue qui organise une partie de la population, l’active à chasser la France de l’Afrique, à la remplacer du moins pour un temps et de façon géostratégique par la Russie.
À part l’escalade de tribune, les manifestations populaires, les débats incendiaires sur les médias et réseaux sociaux pour faire partir la France, les tenants de cette tactique n’offrent à l’Afrique, aucun projet concret de reconstruction durable, réalisable, mesurable et évaluable.
Le deuxième est plus discret. Il mesure les forces en présence et conclut que l’Afrique n’a pas actuellement tous les leviers pour renvoyer les Occidentaux chez eux.
Pour ce groupe, la puissance mondiale penche plutôt du côté Ouest ; la Russie et la Chine ne sont pas assez puissantes pour constituer une alternative crédible.
Il propose donc d’entraîner les puissances dominantes sur un terrain de la renégociation des accords déséquilibrés qui ont jusqu’ici scellé les rapports entre l’Afrique et le reste du monde.
Quand l’on confronte ces deux positions aux expériences historiques des relations qu’a vécues le peuple africain et qui le conduisent à crouler sous le racisme de domination, d’exploitation et d’exclusion, il faut craindre le pire pour l’Afrique.
En effet, une situation semblable s’est produite durant les luttes des indépendances avec d’un côté, le bloc de Monrovia qui ne voyait pas la nécessité d’une fédération africaine forte et de l’autre, le bloc de Casablanca qui voulait la création de l’État fédéral africain ici et maintenant.
Les deux blocs n’ont pas réussi à trouver un accord et l’Afrique n’est jamais devenue réellement indépendante.
Aujourd’hui, elle est plus laminée que jamais et sucée jusqu’à l’os.
Il urge donc de prévenir une rechute historique.
Pour ce faire, le groupe des panafricanistes képisteset le groupe des panafricanistes discrétionnaires doivent rapidement trouver un consensus d’action.
Nous ne quitterons pas l’Afrique
L’histoire, le présent et la sagesse sont les meilleurs médiateurs qui portent la voix des deux camps à trouver la voie la plus indiquée.
– L’histoire
L’histoire enseigne que ce sont la recherche d’espace, de ressources humaines et naturelles qui ont conduit les Arabo-berbères et les Occidentaux à envahir l’Afrique.
Dès lors, s’organise à grande échelle le pillage du continent et ce, à la barbe et au nez du peuple africain.
– Le présent
Depuis le 02 mars 2023, le président français fait une tournée dans quatre pays d’Afrique. Le but de ce déplacement est d’entretenir les intérêts de la France et de l’Occident.
Nous ne nous quitterons pas en Afrique, parce que nous y avons des intérêts à défendre, dit-il aux Français.
En clair, les forces coalisées qu’elles soient occidentales, sino-russes et arabes viendront sur le continent africain et y resteront que ce soit pacifiquement ou par la force.
Les cris et les mouvements de masse qui ont cours actuellement un peu partout en Afrique n’y changeront rien.
Ce n’est pas parce que les villageois crient et font sonner les casseroles que l’épervier ne reviendra pas le lendemain pour emporter le petit poussin.
– La sagesse africaine
Les adages ou les citations populaires transcrivent en réalité le savoir des peuples à identifier les vrais problèmes auxquels ils sont confrontés et à adopter les pratiques adaptées en vue de les régler.
L’Afrique antique sait trouver des solutions aux défis qui lui sont posés et il est logique que les adages populaires pullulent sur le continent.
L’un d’eux qui est justement tiré de la connaissance et de la pratique du peuple Éwé africain du Togo enseigne: « Quand l’on ne sait pas courir, il faut savoir se cacher. »
Les conditions à remplir pour libérer et reconstruire l’Afrique
Les axes pour libérer et reconstruire l’Afrique doivent être tracés dans un vaste champ de réflexion et d’action et ce travail est une affaire de tous les Africains.
Néanmoins, certaines conditions fondamentales doivent nécessairement être remplies. Elles tiennent compte du passé, du présent, de même que de la connaissance et des pratiques endogènes du peuple africain.
Les exigences pour libérer et refonder l’Afrique sont les suivantes :
– Le capital humain : elle est l’exigence première, la fondation et concerne le leadership, la gouvernance et la formation.
Le leadership actuel d’une part épidermique dans ses réactions, et d’autre part sous seing se refait complètement, devient un leadership africain et sait défendre les intérêts de l’Afrique.
Le système de gouvernance est inadapté. L’élite et le peuple vont à un système de gouvernance authentique, adoptent des textes constitutionnels et de vivre ensemble qui sont adaptés et tirés du parcours historique de l’Afrique. Partout sur le continent, les peuples organisent une assise nationale de refondation, dialoguent, adoptent un système politique fédéral consensuel et soutiennent la création de l’État fédéral d’Afrique.
Les Africains sont très mal formés. Même excellents dans les grandes écoles, les diplômés sont incapables de formaliser leur savoir, de les adapter aux réalités africaines et de contribuer véritablement au développement de l’Afrique.
Pour pallier ce manque et manquement, la formation africaine se tourne vers la pratique, les étudiants africains prennent d’assaut les grandes universités occidentales comme l’ont fait les Chinois.
La diaspora est un vivier de connaissances, de savoir et de savoir-faire. Elle rentre et met ses compétences au profit de la refondation de l’Afrique.
– La sécurité est le ventre mou de l’Afrique. Un peuple qui confie sa sécurité aux autres est vaincu à l’avance. L’Afrique a un handicap historique, celui d’être envahie par des puissances coalisées. Les autres maîtrisent ainsi le territoire africain mieux que les Africains eux-mêmes de sorte que le soldat russe, français, américain, chinois surveille depuis sa base de Moscou, Paris, New York et Pékin tous les mouvements des populations, d’animaux et de ressources minières en Afrique
La sécurité devient donc le chantier le plus colossal et ce ne sont pas les mercenaires de Wagner qui aideront les Africains à la maintenir.
L’Afrique doit effectivement obtenir la démolition de toutes les bases militaires russes, turques, chinoises et occidentales de son territoire. Elle noue des partenariats qui favorisent la formation des militaires africains en dehors du continent. Les clauses militaires comportent le retour des retraités militaires binationaux sur le continent.
Partout en Afrique, les techniques traditionnelles de protection sont remises à jour, les communautés locales formées à la défense. Le service militaire est obligatoire.
L’Afrique fabrique ses propres matériels de guerre, obtient une dérogation internationale pour se doter de l’arme nucléaire en échange de la vente des ressources minières aux puissances mondiales.
– L’Agriculture nourrit suffisamment le peuple africain. Un peuple qui a faim est un peuple qui manque d’énergie pour donner le meilleur de lui-même. L’Afrique met ses terres en valeur, transforme ses produits sur place, nourrit sa population, exporte et fixe les prix de ses produits d’exportation. Elle n’attend pas les machines agricoles modernes d’ailleurs ; elle les fabrique sur place.
– L’économie est délabrée et les dettes contractées sont une aberration. Le continent regorge de richissimes femmes et hommes. Les petites commerçantes africaines enterrent des fortunes dans leur maison. La diaspora africaine est immensément riche. Des milliards dorment et ne font pas de petits. L’Afrique négocie toute cette manne financière, renforce son économie, paie ses dettes, reprend le contrôle de ses ressources minières, transforme ses matières premières sur place.
– Les accords de coopération sont complètement à revoir. Ici, il faut être extrêmement stratégique. L’Afrique canalise l’énergie populaire, négocie tous les accords de partenariat en sa faveur, ne gaspille pas l’élan populaire dans des manifestations utopistes de réclamation par exemple du départ des Occidentaux.
– L’Afrique doit envahir les institutions internationales. Les Africains ne font pas l’erreur de boycotter les institutions internationales où se prennent des décisions qui les concernent aussi. Au contraire, ils y participent en masse et pèsent sur les débats. Le continent obtient un droit de véto aux Nations Unies et fait en sorte que la communauté internationale adopte au Conseil de sécurité, le principe « d’un continent, une voix .»
Les grands bouleversements actuels symbolisés par la pandémie à coronavirus, la guerre en Ukraine et le terrorisme constituent une chance rêvée pour l’Afrique de reprendre la place qui lui revient dans le concert des continents.
Les peuples qui savent utiliser les grandes crises deviennent les plus grands, des dominants.
C’est le cas des Etats-Unis et de la Suisse par exemple qui ont su intelligemment exploiter les deux grandes guerres mondiales en leur faveur.
La géographie est du pain béni pour les Africains. L’Afrique est géographiquement bien située et son sous-sol regorge de toutes les richesses du monde.
L’histoire au contraire a été fatale pour le continent, dans la mesure où l’Afrique a fait l’objet de multiples convoitises et est affaiblie sécuritairement.
Le continent n’est donc pas actuellement dans les bonnes dispositions de courir, confronter les Occidentaux par la force pour protéger sa population. Mais elle sait se cacher et doit maintenant utiliser cet atout pour rebondir.
Savoir se cacher, c’est avant tout concilier et réconcilier le panafricanisme képiste et le panafricanisme discrétionnaire en vue de mettre en place une action commune de refondation du système politique, d’érection d’un leadership alternatif crédible, mobilisation intelligente de la masse, l’imposition d’un rapport de force, la renégociation des accords, du retour de la diaspora, la formation, la production, la consommation, la fixation des prix des produits, l’imprégnation des institutions internationales, la sécurisation de l’Afrique et la conquête la primauté mondiale.
En toutes choses, les Africains doivent garder à l’esprit que s’agissant de la défense des intérêts, tous les États n’ont pas d’état d’âme.
Se Osagyefo Togoata Asafo
1 Martial , guerrier, de cris de guerre et de bombement de torse
2 Qui laisse le choix au peuple africain de décider des termes des accords de partenariat
La liberation de l’afrique passera apres la fin des presidents a vie la fin des 3eme mandat la transparence des elections credibles..La separation des pouvoirs et l’arrete de la tribalisation de nos forces de seucrites et de l’armee..Il faut une organisation transparente des elections credibles en Afrique.. Comment parler de stabilite dans les pays ou le president est elu a vie 3 4 et 5eme mandat je pense la lutte doit etre interne afin d’arreter les presidents a vie le Togo 🇹🇬 Faure la Cote d’ivoire ADO le 🇸🇳 Senegal Macky sall le Rwanda 🇷🇼 Paul kagame au Cameron Paul Biya au 🇨🇩 general Sassou au Gabon 🇬🇦 Aly Bongo etc..