Des acteurs de l’opposition démocratique et de la société civile, unis sous la bannière « TOUCHE PAS À MA CONSTITUTION », lancent désormais la résistance contre le coup d’État constitutionnel intervenu dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 mars dernier à l’Assemblée nationale par des députés dont le mandat est arrivé à terme depuis le 31 décembre 2023. Dans une déclaration, ils invitent les populations à rester déterminées. Lisez!
Appel solennel à la résistance contre le coup d’État constitutionnel en cours
Togolaises, Togolais I
Notre pays traverse une heure grave.
Alors que depuis deux décennies une crise permanente déchire la Nation togolaise avec son lot de prisonniers d’opinion et d’exilés, le régime vient aggraver la situation.
En effet, dans la nuit du 25 mars, l’Assemblée nationale monocolore, dont le mandat avait déjà expiré depuis le 31 décembre dernier, a adopté en catimini, dans la nuit profonde, une nouvelle Constitution. Une nouvelle constitution qui nous impose un nouveau régime à la place de celui que le peuple entier avait voté à plus de 98% en 1992.
Le peuple togolais se trouve ainsi confronté à une nouvelle constitution rédigée et approuvée en son absence, sans consultation ni débat public. Aucun député, aucun membre du gouvernement n’a jugé bon de s’adresser à la Nation sur ce sujet capital. D’après le site du ministère de la Communication, c’est au moment de la promulgation que les Togolais seront informés du contenu.
Cette forfaiture n’est que le dernier épisode d’un long processus visant à confisquer la volonté populaire et à museler les aspirations légitimes du peuple togolais à la liberté. Ainsi, avec la nouvelle Constitution, nous n’aurons plus le droit de choisir notre président de la République. Ce sont les parlementaires qui le feront à notre place.
Mais le dernier mot est-il dit? Devons-nous pour autant abandonner tout espoir? Non ! La flamme de la résistance ne saurait être éteinte !
Non et Non! Tant que nous n’abandonnons pas, tant que nous restons unis et tant que nous sommes déterminés, rien n’est perdu!
Cette énième trahison des élites dirigeant notre pays doit nous servir de catalyseur pour renforcer notre lutte commune pour la liberté, la démocratie, le respect des droits de l’homme et la bonne gouvernance, une lutte que nous menons depuis plus de Notre hymne national le proclame : « Que viennent les tyrans, ton cœur soupire vers la liberté ! »
Nous, leaders politiques et de la société civile, unis sous la bannière « TOUCHE PAS À MA CONSTITUTION », lançons un appel solennel à l’unité dans la résistance, à tous les fils et toutes les filles de notre Nation, où qu’ils se trouvent à travers le monde, sans considération de leur appartenance politique.
Nous appelons ainsi, les agents de la fonction publique, les membres des corps constitués, les membres du corps judiciaire, les professions libérales (avocats, notaires), les religieux, les chefs traditionnels, les syndicats, les chefs d’entreprise, les femmes et les jeunes du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, et tous les Togolais de la diaspora à se mettre debout contre cette outrance au peuple.
Cet appel concerne aussi les militants et responsables du parti UNIR. Les remous et les grondements soulevés par cette tentative de monarchisation de notre pays au sein de votre formation nous sont parvenus. Ne les laissez pas détruire ce pays en votre nom.
Il est temps de choisir entre la loyauté envers un seul régime et la fidélité envers tout un peuple.
Ensemble, nous pouvons bâtir une nouvelle Nation fondée sur la justice, la solidarité, le bonheur et la prospérité partagée.
Aujourd’hui, plus que jamais, le devoir nous appelle!
Nous en appelons également à la CEDEAO, L’Union Africaine et à la communauté internationale dans son ensemble, pour qu’elles cessent de cautionner le régime autocratique togolais par une bienveillance coupable et néfaste.
Que viennent les tyrans, ton cœur soupire vers la liberté.
Soyons tous mobilisés. Dans les jours qui viennent, des actions à mener vous seront communiquées. Soyez prêts à y répondre. Toutes les initiatives convergeront tôt ou tard vers une unité d’action efficace.
Il est temps
TOUCHE PAS A MA CONSTITUTION
Fait à Lomé, le 27 mars 2024
Je reviens ce matin encore pour jeter 2 ou 3 choses à la face des togolais.
En ce vendredi, j’aimerais les inviter tous à la réflexion et à la méditation.
Le Togo n’est pas le champ de mon père ni de ma mère.
Au fond, qu’on y mette un Roi, un Empereur, un monarque de droit divin, qu’importe. Ce n’est pas un problème individuel.
Mais vous togolais, si vous ne réfléchissez pas sérieusement à l’avenir de votre pays…
Arracher un arbuste de 2 jours, c’est pas la même chose qu’arracher un arbuste de 6 mois ou 1 an.
Je laisse de côté tous les aspects juridiques et de systèmes politiques.
Je sais que de bonne foi, certains se disent: “pourquoi faire tant de bruit ?”, “Après tout, j’aime ce système”, “Ca marche dans d’autres pays”, “Si ca ne marche pas, on peut encore changer”.
Peut-être que c’est ce “d’autres pays” qui est votre problème.
-Au Togo, le parti unique n’a rien donné. Mais ca a marché dans d’autres pays
-Au Togo, le régime semi-présidentiel ne donne rien. Mais ca a marché dans d’autres pays
-Au Togo, l’alternance ne passe pas (je n’ose même pas parlé encore de révolution). Mais ca a marché dans d’autres pays
Je dois reconnaitre un génie aux stratèges du RPT/UNIR: c’est cette capacité à instrumentaliser, à dénaturer, bâtardiser les bonnes idées.
Tu ramènes une belle idée, ils vont en faire quelque chose de pas possible, quelque chose de terrible. Et en plus, comme les togolais n’aiment pas toujours regarder de près, ils te tombent dessus.
Tu deviens facilement le bouc émissaire de leurs malheurs qu’ils trainent depuis longtemps.
C’est comme l’histoire du chimpanzé qui avait envie de courir.
Et on vient lui annoncer que la chèvre de sa belle-mère vient de s’échapper.
N’est-il pas temps de constater la nature profonde du pouvoir en place, et aussi d’en prendre la mesure ? et aussi de vos tares ou faiblesses et de changer les choses ? Ce que les autres font et que vous n’arrivez pas à faire ?
Je ne dis pas que j’ai raison. Mais bon…
Tu serais un peu plus futé tu ferais une psychanalyse de la problématique existentielle de ton pays. Vous êtes scotchés à vos fantasmes des années 60 et 90, obtus dans votre odyssée sans boussole adéquat. Il suffirait découvrir les vannes de ce pays depuis sa création au XIX siècle et vous comprendrez au lieu de vous mentir. Un peu d’effort !