Dans un geste audacieux pour renforcer sa démocratie et promouvoir la stabilité politique, l’Assemblée nationale du Togo a adopté une nouvelle loi fondamentale le vendredi 19 avril 2024, à l’unanimité des députés présents, (87 voix sur 87), faisant ainsi entrer le pays dans une Vème République par l’instauration d’un régime parlementaire. A la suite de ce vote, le Bureau Afrique du département d’État américain, dans une démarche condescendante, s’est dit profondément préoccupé par la situation qui prévaut au Togo à la suite du changement de constitution opéré.
L’Afrique se réveille et refuse les leçons de démocratie venues d’ailleurs. C’est ainsi qu’un peu partout en Afrique de l’ouest, des voix se sont élevées pour condamner la communication inopportune du Bureau Afrique du département d’État américain qui s’est cru suffisamment légitime pour commenter l’adoption d’une nouvelle Constitution au Togo le 19 avril. « Nous devons nous insurger contre ces pratiques d’un autre siècle qui donnent à des diplomates de soi-disant grandes puissances le droit de commenter la vie politique de pays africains », s’est indigné un universitaire béninois.
Car, la nouvelle loi fondamentale adoptée par l’Assemblée nationale du Togo a été le fruit d’un processus démocratique interne et d’un dialogue national inclusif, reflétant la volonté du peuple togolais de façonner son propre avenir. L’intervention du Bureau Afrique du département d’État américain est donc une ingérence inacceptable dans les affaires interne d’un pays souverain et a naturellement suscité l’indignation à travers le pays, où de nombreux Togolais ont dénoncé cette interférence étrangère, violation flagrante de la souveraineté nationale. L’intention du bureau Afrique du département américain de s’ingérer dans le processus démocratique du Togo est non seulement condamnable mais également inacceptable.
Principe de réciprocité
Aucun responsable politique togolais ou même africain n’a commenté la « bataille des grabataires » en cours en ce moment chez l’Oncle Sam pour la conquête de la Maison Blanche. Il est donc incompréhensible que le principe de réciprocité central aux relations internationales soit ainsi violé. Le peuple togolais a le droit inaliénable de déterminer ses propres institutions politiques sans ingérence extérieure. L’adoption d’une nouvelle Constitution par une Assemblée nationale régulièrement élue ne viole par ailleurs aucun principe démocratique et ne devrait susciter aucune déclaration ambigüe de la part des pays amis et surtout alliés.
Ces dernières années, le Togo s’est illustré de la meilleure manière aux côtés de ses alliés dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’ouest et a toujours été aux côtés des Etats-Unis dans les moments les plus difficiles de son histoire. La réciprocité voudrait également que le Bureau Afrique du département d’État américain constate la maturité d’un peuple qui a décidé de tourner le dos aux vendeurs d’illusion pour avancer dans la paix et la concorde. Une nouvelle constitution a été adoptée. Comme partout dans le monde, ce texte a de nombreux soutiens mais aussi quelques adversaires, signe justement d’une belle démocratie qui se vit et s’exprime. La réalité est que les populations togolaises font confiance aux représentants qu’ils ont envoyé à l’Assemblée nationale. Un tour dans les principales villes du pays ces derniers jours aurait pourtant suffit pour comprendre qu’il n’y a aucune crise politique au Togo.