Il n’est point de secret d’affirmer que depuis des années, nous portons l’idée de l’institutionnalisation d’un régime fédéraliste et parlementaire en Afrique. La raison de cette posture est que de notre point de vue, seul ce système est le plus adapté à la configuration socio-culturelle et aux traditions politiques de l’Afrique. Il apportera à notre communauté, stabilité et représentativité équitable.
Ceci dit, un système politique, quel qu’il soit, n’apporte de l’épanouissement au peuple, que quand il est porté par des femmes de vision, de valeurs et d’action politique pleine d’éthique.
Le système parlementaire et fédéraliste que nous soumettons au Togo et à l’Afrique n’est pas le système parlementaire allemand, britannique, canadien ou américain.
C’est bel et bien le système fédéraliste et parlementaire a trois niveaux: les communes, les cantons, et la confédération.
C’est une démocratie directe dont le peuple est entièrement souverain où il n’y a ni roi, ni chancelier, ni président de conseil, ni président honorifique.
C’est un système qui est porté par une assemblée communale, cantonale et fédérale.
Au niveau fédéral, c’est une présidence tournante de 7 Conseillers qui gouvernent par consensus et qui sont votés en tenant compte notamment de l’équilibre des régions linguistiques et des forces politiques en présence.
À tout moment, le peuple participe aux prises de décision par le droit d’initiative populaire (modification de la Constitution) et le droit de référendum (le peuple se prononce sur les décisions du Gouvernement/ Parlement.)
Au monde, seule la Suisse offre ces droits politiques dit droits populaires à son peuple.
Voilà la raison pour laquelle la démocratie suisse est enviée par tous les autres systèmes parlementaires, fédéralistes et autres systèmes démocratiques.
Pourquoi ce système suisse est le plus adapté à l’Afrique?
Pour des raisons suivantes et évidentes (mais non exhaustives 🙂
1. La diversité linguistique ( plusieurs langues parlées dans un même pays.)
2. La diversité culturelle (plusieurs cultures dans le même pays)
3. La diversité ethnique et la forte appartenance ethnique (mon clan et mon ethnie viennent avant les autres)
4. La forte appartenance communale et cantonale (mon village, ma région vient avant les autres villages, les autres cantons, les autres régions et le pays)
5. la gestion traditionnelle ethnique, clanique et régionaliste de nos communautés
La Suisse comme tous les pays d’Afrique partagent ces caractéristiques sus-listées.
Néanmoins, adopter un système fédéraliste et parlementaire suisse ne veut pas dire qu’il faut le répliquer en l’état ; des adaptations sont nécessaires.
Par exemple, la kyrielle des partis politiques doivent être biffée et remplacée par un consensus communal, cantonal et régional qui choisit les représentants communaux, cantonaux, régionaux et un consensus fédéral qui choisit les 5 Conseillers (dans le cas du Togo, des 5 régions) et selon le consensus régional et confédéral.
Ce changement capital de régime politique ne se fait pas entre quelques députés nommés, en catimini, comme un voleur de nuit.
Pour le faire bien, l’on convoque une assise nationale, fait un travail de réflexion et de fond qu’on soumet au peuple de façon démocratique.
Le problème politique fondamental au Togo et en Afrique n’est donc pas le régime semi-présidentiel que nous avons actuellement ( le Timonier est mort dans une présidence à vie dans le même système et son fils y mourra, s’il le désire) ni le changement de régime actuel ( le fils mourra au pouvoir avec le régime parlementaire, s’il le désire.)
C’est comment le peuple passe d’un système à un autre, avec quelle vision et quel leadership de gouvernance.
Bon samedi saint.
Se Togoata Osagyefo Asafo