Togo- Football/Horacio-Béno FREITAS : « Changer l’équipe qui ne gagne plus »

Désigné, champion Sportif du siècle en 2000 par le Comité International Olympique (CIO), Horacio-Béno FREITAS a marqué de son empreinte le paysage sportif Togolais. Athlète émérite, basketteur professionnel, chroniqueur sportif et politique, il a été nommé à cinq reprises à la tête du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. Dans cette interview accordée au confrère “Afrique en ligne”, l’homme revient sur ses parcours, son goût pour la littérature et son livre intitulé « Promenade sur les chemins de ma vie ». Lecture. 

Horacio-Béno FREITAS, les lecteurs aimeraient vous connaître.

Je vous remercie de vous intéresser à ma modeste personne. Je suis le fils de Paulin Jacintho FREITAS qui fut le 1er directeur de l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Atakpamé. En 1958 et 1960, il fut ministre d’Etat, chargé de l’intérieur, de l’Information et de la Presse. De 1960 à 1963, Il est nommé Ministre des Affaires Étrangères, de la Première République Togolaise. Ma mère Cécile Kayi MENSAH ASSIAKOLEY fut l’une des premières Nanas Benz du Togo.

Brossez nous brièvement votre cursus professionnel

Après avoir fréquenté le lycée Bonnecarrèrre et le lycée de Tokoin, je suis parti en France en 1966 poursuivre mes études supérieures. Pendant plus de vingt ans, j’ai fini comme cadre Supérieur de L’Education Nationale Française, en tant que Conseiller Principal d’Education. Le 4 Octobre 2023, j’ai eu l’honneur d’avoir été élevé au grade de Chevalier des Palmes Académiques Françaises par décret officiel. L’insigne et la médaille m’ont été remis par Son Excellence Augustin Favereau. Ambassadeur de France au Togo à sa résidence.

Vous avez eu la confiance du Général EYADEMA, qui vous a attribué à cinq reprises les portefeuilles du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. Quels critères ont milité à chaque fois en votre faveur ?

Après la Conférence Nationale, le Premier Ministre Joseph KOFFIGOH m’a proposé les portefeuilles de la Culture, de la Jeunesse et des Sports dans les trois premiers gouvernements de la transition entre 1991 et 1993. Ensuite de 1998 à 2000, le président EYADEMA, lui-même, m’a renommé à la tête du même ministère. Champion Sportif du siècle, désigné par le Comité International Olympique (CIO) ce critère a pesé lourd dans ma nomination. Je dois aussi avouer que j’ai également participé à la lutte pour l’instauration de la démocratie dans notre pays en créant le parti politique Unité Togolais et Réconciliation (UTR) qui est l’émanation du Comité de l’Unité Togolaise (CUT). J’ai aussi été Rédacteur en Chef du journal satirique « La Parole » de feu Bertin Folly dans lequel je tenais deux chroniques acerbes « Si j’étais Dieu » et « Vous avez dit Sport au Togo ? »

Le football togolais a connu des années de gloire. Aujourd’hui, en nette régression, que faut-il faire pour lui redonner ses lettres de noblesse ?

D’abord, il faut faire le constat, et voir les difficultés auxquelles notre football est confronté sans critiquer personne. Comme dans la vie, il y a des hauts et des bas. Je constate que notre football est en nette régression depuis des années et cela semble insupportable à de nombreux fanatiques du football togolais. On dit souvent, on ne change pas une équipe qui gagne, alors si nous devons respecter cet adage, dans l’autre sens on doit changer une équipe qui ne gagne plus.

Cinq fois ministre des Sports. A l’heure du bilan, quelles ont été vos grandes réalisations ?

Comme le disait, le Général EYADEMA, « on ne peut pas danser et s’apprécier ». A défaut de vous dire que j’ai fait ceci et cela, je pense que les choses les plus importantes sont la réouverture de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) en 1992. Les États Généraux des Sports organisés la même année. Ensuite, j’ai rétabli la Coupe de l’Indépendance du Togo et le Championnat cadet Western Union que j’ai relancé. Je citerais aussi la réhabilitation des infrastructures du Stade des Cheminots (Akassimé) et celui du Stade d’Agbandahonou, tous rénovés. Enfin, bien d’autres réalisations du ministère que j’ai eu l’honneur de diriger avec d’excellents collaborateurs.

Féru de livres, comment expliquez-vous ce goût pour la lecture. Quels sont vos auteurs préférés ?

Fils d’instituteur, ce serait difficile d’échapper au minimum d’éducation à la lecture dès l’école primaire. Depuis la classe de 1ere, où un coopérant français, professeur de lettres au Lycée Bonnecarrèrre m’a fait aimer les romantiques, j’ai pratiquement lu tout Victor Hugo, tout Lamartine, tout Baudelaire, tout Alfred de Vigny. Mais en dehors de ces classiques, j’ai passé mon enfance à lire la série des Tintin, les livres de Michel Strogoff, la série des petites bandes dessinées, comme Akim, les Aventures de Robinson Crusoé, Gulliver à Liliiput, la vie des Indiens, du Far-West, Zorro ou Tarzan. Enfin, je n’oublierai pas les auteurs du monde noir qui m’ont autant fasciné.

Toutefois, je vais vous surprendre, je viens d’achever mon livre intitulé « Promenade sur les chemins de ma vie » dont la dédicace a eu lieu le 6 novembre 2023 à l’Institut Français. C’est mon parcours de vie.

Un message à la jeunesse, les sportifs en particulier

La jeunesse dit-on est l’espoir de demain. C’est tout naturellement que je demande à notre jeunesse de s’accrocher aux études, d’être optimistes en des lendemains meilleurs. Aux Sportifs de ne pas avoir la grosse tête, même s’ils sont doués, d’être fairplay, de respecter la hiérarchie. Notre pays est un paradis sur terre, à nous d’en faire un vrai paradis par notre comportement et notre choix.

Source: Afriquenligne.tg

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