Le verdict du procès de l’assassinat du Colonel Bitala Madjoulba est connu ce mardi 7 novembre 2023. Sur les 7 accusés 5 sont condamnés à des peines diverses et deux ont été reconnus non coupables donc acquittés.
Mais ce procès a démontré beaucoup de failles notamment dans la conduite de l’enquête dès la nuit de ce 03 au 04 mai 2020 où le corps du Chef Corps du Bataillon d’intervention rapide avait été retrouvé sans vie dans son bureau avec une balle dans le corps. Le camp n’a pas été mis sous scellé de même que le lieu et les environs du drame. Ce qui a fait que les endroits ont été souillés et diverses empreintes retrouvées sur les objets qui devraient permettre d’identifier clairement l’auteur du meurtre et ainsi retrouver ses complices et commanditaires.
À la fin de ce procès, le tribunal militaire n’était pas en mesure d’identifier clairement le meurtrier et encore moins la main derrière cet assassinat et pourquoi. La seule vérité que ce procès a montrée aux Togolais et à l’opinion internationale est la révélation de l’existence d’une animosité, d’une lutte d’hégémonie, de coups fourrés et de trop d’intrigues entre officiers de l’armée togolaise. Ce qui n’augure rien de bon en ce qui concerne la discipline qui doit être sa devise et la sécurité des institutions et du pays.
Ce procès à également démontré que nombreux sont des sous-officiers et des soldats de rang qui sont redevables à leurs supérieurs à qui ils doivent leur avancement, leur galon et de ce fait obéissent aveuglément nonobstant les règles qui régissent l’armée à ces chefs véreux dont les ambitions restent de disposer de pouvoirs, influer négativement sur les décisions du Chef suprême de l’armée et garder leurs privilèges.
À l’image de ce procès, le premier du tribunal militaire, il y a un désordre généralisé dans l’armée et il urge de nettoyer les écuries d’Augias. Contrairement au temps d’Eyadéma où la discipline et la peur de la hiérarchie étaient les maîtres mots, tout va dans tous les sens. Il appartient au chef suprême de l’armée, ministre de la défense de la recadrer, de faire respecter les textes, contrôler les promotions, la discipliner et surtout sévir quand cela l’exige. Surtout au moment où notre pays est confronté à des attaques terroristes.
Il y va de la sécurité du Président de la République et de celle de tout le pays.
Voici les condamnés et leurs peines
1- Général Félix Abalo KADANGHA: 20 ans
2- Lt- Colonel ALI Kodjo: 15 ans
3- Caporal-Chef SONGUINE: 15 ans
4- Comandant BOUWÈ: 5 ans
5- Soldate de 1ère Classe AKOUNA Lélatou: 5 ans.
Tous sont destitués de leurs titres de Militaire 1 franc symbolique à payer à la famille Madjoulba et 1milliard à l’Etat togolais pour préjudice subi.
Deux acquittés
6- Cmdt ATÈKPÈ: Acquitté (non coupable)
7- Lt Colonel AGBONKOU: Acquitté (non coupable)
Anani Sossou