En Chine, une scène rappelant les premiers jours de la pandémie de COVID-19 se déroule actuellement dans les hôpitaux, mais avec une inquiétante différence : cette fois, ce sont principalement les enfants qui sont touchés. Des images de salles d’attente bondées, d’enfants masqués toussant et de patients sous perfusion mettent en lumière une augmentation significative des cas de maladies respiratoires.
Contrairement au COVID, la cause de cette flambée n’est pas un virus, mais une bactérie bien connue. Les parents rencontrés par des reporters de TF1 devant une école à Pékin semblent relativement calmes, considérant cela comme un phénomène cyclique. Un père de famille souligne que “les pneumonies reviennent tous les trois-quatre ans”, attribuant cette récente recrudescence au relâchement des mesures après la période de confinement due à la COVID-19.
Les symptômes, tels que la toux, les maux de tête et la fièvre, sont classiques pour cette bactérie. Néanmoins, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) exprime son inquiétude face à cette augmentation des cas chez les plus jeunes. Maria Van Kerkhove, directrice par intérim du département de la préparation et de la prévention des épidémies et pandémies de l’OMS, explique que cette hausse n’est pas comparable aux niveaux pré-pandémiques, soulignant qu’aucun nouveau pathogène n’a été identifié récemment.
“Pour simplifier, avant la pandémie, il y avait plus de gens malades qu’aujourd’hui. La hausse actuelle concerne surtout les enfants qui n’ont pas été autant exposés aux germes à cause des mesures contre la COVID-19”, a déclaré, vendredi, Van Kerkhove dans une interview à la plateforme d’actualités médicales STAT. “Ce n’est pas la découverte d’un nouveau virus. C’est quelque chose de prévisible, similaire à ce que la plupart des pays ont vécu il y a un ou deux ans”, a-t-elle ajouté.
Les autorités chinoises de la Commission nationale de la santé ont également attribué cette augmentation de cas à la levée des restrictions liées à la COVID-19 et à la circulation de pathogènes connus tels que le virus de la grippe, la pneumonie à mycoplasme (une infection bactérienne courante qui touche généralement les jeunes enfants), le virus respiratoire syncytial (VRS) et le SARS-CoV-2 (le virus responsable de la COVID-19). Elles ont souligné la nécessité d’améliorer la surveillance des maladies dans les établissements de santé et les communautés, tout en renforçant les capacités du système de santé pour la prise en charge des patients, selon un rapport de l’OMS.
Cette situation a attiré l’attention de l’organisation la semaine dernière, qui a demandé à la Chine plus d’informations suite à un rapport sur des clusters de pneumonies non diagnostiquées chez des enfants du Programme de surveillance des maladies émergentes. Des interrogations persistent quant à la transparence des rapports, remettant en mémoire les débuts de la pandémie de COVID-19 à Wuhan en 2019. L’OMS a assuré vendredi qu’aucun nouveau microbe inhabituel n’avait été découvert dans les cas récents. La situation reste sous observation attentive.