Togo-La déclaration de Lomé et ses implications

La Déclaration de Lomé fait la part belle aux putschistes. Ainsi, les activistes et panafricains populistes qui soutiennent les coups d’État militaires doivent-ils remercier le pouvoir togolais.

Dans la Déclaration, les putschs militaires qui sont pourtant des crimes capitaux à la lecture de la Constitution des différents pays africains, sont habilement intégrés dans ce que l’on appelle “transitions politiques.”

L’outrage sémantique va plus loin quand le renversement des présidents démocratiquement élus par des militaires sont qualifiés de “régime d’exception.”

Le but de cet habillage subtil est d’appeler la Communauté africaine et internationale à mettre de l’eau dans son vin et à aider les juntes à se sortir du pétrin dans lequel elles se sont mises. 

C’est d’ailleurs l’objectif recherché par les putschistes eux-mêmes présents sur les lieux.

En témoigne les discours que ces derniers ont tenus à Lomé et qui sont totalement différents des grandes envolées, enjambages et enjambées verbales auxquelles ils ont habitué leur monde à l’ONU.

Le ton des représentants du Mali et du Niger au Togo sert plutôt une main qui demande de la “pitié”.

Dans ces circonstances, la Déclaration peut être utile à court terme, parce qu’elle incite les bonnes volontés à trouver une solution apaisée aux populations abusées et désabusées par des manipulations militaires et panafrico-populistes.

À long terme, la Déclaration finale est définitivement une catastrophe pour la démocratie.

On a pu constater en effet dans le document que “les transitions politiques” ne sont pas clairement conceptualisées. C’est fait à dessein.

Les organisateurs ont voulu constituer une boîte à outils, un fourre-tout où se mélangent putschs militaires, tripatouillages constitutionnels, révolution populaire, etc.

Le juriste sénégalais, le représentant du Nigéria, le professeur géomorphologue Blivi et l’ancien Premier Ministre Koffigoh ont vu le piège et voulu le déjouer.

Aussi, ont-ils appelé d’enlever du champ d’application des transitions politiques, les putschs et les tripatouillages constitutionnels. 

Le diplomate nigérian a voulu être plus ferme, quand il a invité l’audience à “appeler un chien, un chien.” 

Dans ces circonstances, il revient aux mouvements alternatifs d’intervenir pour bloquer soit la Déclaration, soit de faire des pressions afin que le paragraphe incriminé soit corrigé.

Malheureusement, ces groupes sont totalement absents et plutôt abonnés aux discours oiseux sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, la gestation de cette déclaration dans un cadre hors de la CEDEAO et de l’UA constitue un précédent pour le renforcement de nos institutions. 

En effet, les États doivent éviter de prendre des initiatives en solo, pendant que pour le même objet, les communautés auxquelles ils sont membres cherchent une solution collective. 

La discipline et l’unité d’action doivent prévaloir dans les grands ensembles qui nous rassemblent.

Ces textes que certains voient comme des choses simples et simplistes, sont pourtant nécessaires pour la vie d’un peuple. 

Les règles, les règlements et les normes fondent, renforcent et font fonctionner durablement nos sociétés.

Dans tous les cas, il y a des éléments positifs à tirer du Déclaration de Lomé et qui peuvent aider la jeunesse combattante à mener des actions complémentaires et transformatrices décisives.

Se Osagyefo Togoata Asafo

https://lpsf.africa/wp-content/uploads/2023/10/EN_FINAL-DECLARATION-OF-THE-FIRST-EDITION-OF-LOME-PEACE-AND-SECURITY-FORUM_2023-10-22.pdf

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