A l’heure où imprimeurs, commerçants et parents d’élèves s’activent à faire leurs provisions pour une rentrée scolaire efficiente, une note interministérielle visée notamment par les ministres KOKOROKO, ADEDZE et TRIMUA vient prendre de court le secteur. Les cahiers et support de cours devant désormais arborer les symboles républicains, qu’en est-il des stocks de ces articles déjà constituer par les acteurs ?
Selon cette note circulaire N°020/2023/MEPSTA/MCICL/MDHCIR en date du 14 Août dernier, les éditeurs et imprimeurs vont devoir « imprimer sur les couvertures des cahiers et supports de notes, le drapeau togolais, l’hymne national et la devise du Togo conformément aux indications » précisées par celle-ci. Pour le gouvernement, il s’agit d’une mesure visant à « consolider le tissu social, renforcer l’Etat de droit, promouvoir la paix et le vivre-ensemble ».
A s’en tenir à ces motivations, on ne peut que jeter des fleurs aux ministres initiateurs de cette note.
Seulement, ce sursaut patriotique de ces ministres n’a nullement tenu compte des réalités du secteur, notamment le fait que les éditeurs et imprimeurs ont déjà mis sur le marché des tonnes de cahiers dont plusieurs librairies et commerçants détaillants livrent les parents d’élèves depuis plusieurs semaines. Tout ce beau monde se retrouve pris de court par cette note circulaire.
Quel sort sera réservé à ces milliers de lots de cahiers et support de cours qui se trouvent déjà dans le circuit commercial ou entre les mains des parents ?
Si réellement, le gouvernement entend faire appliquer cette mesure dès la rentrée scolaire 2023-2024 qui débute dans à peu près un (01) mois, ce serait encore une fois mettre à mal un secteur déjà moribond en raison du pouvoir d’achat toujours en régression des parents, conjugué avec l’augmentation du prix des articles.
Est-ce que le ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire, Technique et de l’Artisanat et celui du Commerce ont pris le soin de concerter les acteurs concernés par cette mesure préalablement ?
Une telle consultation aurait pu projeter cette initiative pour la rentrée scolaire 2024-2025 afin de permettre l’écoulement des stocks existant et aguerrir les éditeurs sur la nouvelle donne. Il faut croire Ghandi quand il disait : « Tout ce que vous faites pour moi sans moi, vous le faites contre moi ».
Que serait l’amour patriotique dans le cœur d’une population démunie tirant le diable par la queue ?
Ce monsieur avec son zèle légendaire prend toujours des décisions hasardeuses.
Quid du stock existant et celui mis en vente.
Une décision qui devrait être prise à la fin de l’année scolaire 2022-2023 ou bien avant pas à un mois de la rentrée.