Des centaines de personnes qui manifestaient autour de leur leader, un chef d’église chrétienne à Canaan, une banlieue nord de la capitale Port-au-Prince contre la violence des gangs, ont été tués par balle samedi, a rapporté la police, précisant que d’autres ont été enlevés ou blessés… Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent ce moment délicat.
Le bilan officiel de la tuerie n’est pas connu, la zone étant contrôlée par le gang de Canaan, une des bandes armées qui sévissent dans de nombreux quartiers de la capitale haïtienne.
La marche avait été organisée par le pasteur Marco Zidor, leader de l’église évangélique Piscine de Bethesda. L’homme, qui se présente comme un guérisseur, avait rassemblé ses fidèles, certains portant une machette ou un bâton, afin de marcher vers la zone tenue par les membres du gang de Canaan.
Ces derniers ont toutefois ouvert le feu avec des armes automatiques à l’arrivée de la foule. Sur des vidéos diffusées par le gang, on peut voir de nombreux cadavres jonchant le sol.
Contacté par l’AFP, un responsable de l’église évangélique Piscine de Bethesda a laconiquement indiqué qu’il n’était « pas en mesure de communiquer des informations pour le moment ».
Dans un communiqué de presse publié lundi, Elbé, le chef de la police haïtienne, a décrit comment une « foule immense » s’est rassemblée ce week-end derrière le chef religieux Marcorel Zidor, vêtue d’uniformes vert olive et de vêtements arborant son nom. Cette « manifestation spontanée » rassemblait des centaines de personnes, dont certaines portaient des machettes et des fusils d’assaut.
“Il y a une double responsabilité à établir : celle du pasteur qui a emmené ces innocents à la boucherie, et surtout celle des autorités judiciaires et policières qui n’ont pas empêché cela”, a déclaré Jean.
Des vagues de criminalité et de troubles ont frappé Haïti depuis l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse en 2021. Son successeur, le Premier ministre Ariel Henry, a eu du mal à endiguer la violence, qui constitue également un obstacle majeur à la tenue d’élections cruciales et longtemps retardées au pays.