Agression physique sur ses collaborateurs, vol de trois motos Haojue, de six téléphones portables androïd et de cinq millions de FCFA, voilà les accusations portées par Me Kossi Dotsè Tahonyua Ahoomey-Zunu, se disant agir pour le compte des ayants-droit d’Abah Koba Kwami, prétendument propriétaire d’un domaine de 18 ha à Akato-Zogbé, contre les Massémé.
Des faits qui se seraient passés le mercredi 21 juin dernier, au cours d’une visite sur le terrain de l’huissier instrumentaire et sur lesquels un procès-verbal accablant contre la collectivité a été dressé par Me Kodjovi Amegonnou. Hier mardi 4 juillet, les Massémé ont donné leur version, mieux, opposé un démenti formel à ces accusations.
« Toutes ces accusations sont fausses, ce sont des montages qu’ils ont faits pour impliquer toute la collectivité. Les Massémé ne sont pas une collectivité de violence. En fait, nous sommes surpris du constat de l’huissier qui d’ailleurs peut-être n’était pas sur les lieux quand les faits se sont passés (…) La première question est de savoir si Me Ahoomey-Zunu était venu faire le constat avec 5 millions sur le terrain», a relevé tout de go Kodjo Massémé, porte-parole de la collectivité, au milieu des autres membres de la fratrie mobilisés lors d’une rencontre, avant de donner sa version des faits.
« Me Ahoomey-Zunu était venu sur le terrain avec des gens en tenue noire (…) Quand ils sont arrivés, ils se sont dirigés vers la clôture d’un terrain qu’un acquéreur a acheté auprès de la collectivité Massémé et ont défoncé le portail. C’est là qu’un menuisier qui était sur un chantier à côté les a approchés pour leur demander si le bâtiment et la clôture leur appartenaient avant qu’ils ne défoncent le portail. Les gros bras et les agents en tenue noire s’en sont pris au jeune homme et les autres jeunes maçons et menuisiers qui travaillaient sur le terrain ont volé au secours de leur camarade», a raconté le porte-parole des Massémé.
Le titre foncier au nom duquel Me Ahoomey-Zunu dit agir et qui, selon le procès-verbal dressé par l’huissier, concernerait 18 ha réclamé comme appartenant à Abah Koba Kwami, serait un faux. « Seul un demi-lot d’un acquéreur a obtenu un titre dans le domaine. C’est ce titre-là qu’il utilise sur tous les 18 ha. Les 18 ha n’ont même pas eu de réquisition», a souligné Kodjo Massémé, faisant observer que «la date du titre foncier est même antérieure au reçu de vente qu’il possédait. Vous ne pouvez pas avoir un titre foncier avant de procéder à l’acquisition d’un domaine ».
Dans le procès-verbal de constat susmentionné, il est listé une dizaine de Massémé présentés comme les auteurs des violences ayant amoché un certain Dovi Dzessou, reconnu comme un homme de main de Me Ahoomey-Zunu. Une liste visiblement factice. « Citons le cas de Massémé Double. Depuis quelques mois, son enfant est gravement malade, il était avec lui au moment des faits où le garçon a été transféré à Korlebu à Accra (…) Un autre cas, Massémé Dogbè. Les gens qui sont dans l’école des adultes là-bas peuvent témoigner que le jour-là, il était en classe. Il y a des responsables de cette école, vous pouvez aller leur demander », fait savoir le porte-parole de la collectivité, et de tancer Me Ahoomey-Zunu d’avoir « d’autres intentions contre les Massémé».
Présent à la rencontre mardi, l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité du Togo, Alphonse Kokouvi Massémé a trouvé « ridicule » cette machination. «On croit qu’on peut venir, et avec ce tissu de mensonges, accaparer les terrains des gens (…) Si Monsieur Ahoomey-Zunu veut être vraiment sérieux, nous sommes là, il peut nous contacter, on va discuter et on verra ce qu’il faut faire. Cette façon de procéder n’honore pas sa fonction (…) Les gens sont conscients que s’ils ne procèdent pas comme ça, ils n’auront jamais gain de cause. », a-t-il déploré.
« J’ai eu à le dire plusieurs fois, les litiges fonciers à Akato, ce sont des problèmes qui sont envenimés pour rien. Soit il y a d’autres raisons derrière », soupçonne le ministre. Il insiste sur la fausseté du titre foncier sus-évoqué et nous apprend que la collectivité a engagé des démarches pour son annulation qui, à l’en croire, seraient « très avancées ».
A suivre de près.
Source: Le Tabloïd Togo