Sénégal–Un vigile meurt lynché dans un quartier sous tension à Dakar

Un vigile d’une société basée à Dakar est mort lynché par un groupe qui l’a pris pour un gendarme dans un secteur en proie récemment à des affrontements entre une partie de la population et les forces de sécurité pour un litige foncier, a indiqué la justice jeudi.

La contestation par les Lébous – un groupe historique de Dakar s’adonnant traditionnellement à la pêche – d’un projet de construction d’une gendarmerie dans le quartier de Ngor, s’est durcie ces derniers jours et a causé de violentes affrontements.

Le président sénégalais Macky Sall était intervenu personnellement selon ses services, et avait décidé mardi soir de partager “à parts égales” le terrain entre gendarmerie et population, mais les affrontements s’étaient poursuivis.

Louis Ndong, un ancien militaire, venait de quitter son service pour une société de gardiennage quand il a “rencontré un groupe de manifestants qui (l’ont) confondu, du fait de son accoutrement, (avec) un élément infiltré de la gendarmerie”, a dit le parquet dans un communiqué.

Il a été battu à mort bien qu’il n’ait cessé de répéter qu’il était vigile et non gendarme, a-t-il ajouté, sans préciser la date du décès. Deux des présumés auteurs des violences ont été interpellés, dit le communiqué.

Mamadou Ndiaye, président du mouvement “Ngor Debout”, a affirmé vendredi à l’AFP que ce lynchage “était lié” aux manifestations contre le projet de la construction d’une gendarmerie.

Le ministère de l’Intérieur a rapporté mercredi dans un communiqué la découverte du corps d’une adolescente d’environ 15 ans sur la plage de Ngor mais indiqué qu’elle avait “probablement” été tuée par l’hélice d’une embarcation.

De son côté, M. Ndiaye a affirmé que la jeune fille était décédée dans les heurts, mardi.

Les Lébous s’opposent depuis des semaines à l’érection du poste de gendarmerie sur une parcelle de plus de 6 000 mètres carrés dont ils disent être propriétaires. Ils dénoncent l’absence d’infrastructures à usage de la population dans un quartier très populaire.

Ils s’érigent régulièrement contre l’accaparement de leurs terres ancestrales dans une ville en pleine expansion soumise à une importante pression foncière et immobilière.

Le gouvernement avait affirmé de son côté avoir acheté la parcelle à son propriétaire.

africanews

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