Le procès en appel d’Ousmane Sonko doit se tenir ce lundi. L’opposant, leader du parti Pastef, poursuivi pour diffamation par le ministre du tourisme, avait été condamné en première instance à deux mois de prison avec sursis et à 200 millions de francs CFA de dommages et intérêts. Alors qu’Ousmane Sonko n’a pour l’instant pas perdu ses droits civiques et qu’il reste éligible pour l’élection présidentielle de 2024, le plaignant a fait appel du jugement. Une audience qui pourrait être source de tension dans la capitale.
C’est dans un climat de tension que s’ouvre ce matin le procès en appel d’Ousmane Sonko. En prévention de potentiels débordements, la vente de carburant en vrac a été interdite ainsi que la circulation des motos dans la région de Dakar « pour des raisons de sécurité », selon un arrêté du gouverneur.
Les précédentes convocations de l’opposant politique avaient provoqué des heurts entre forces de l’ordre et partisans. Car pour Ousmane Sonko, cette affaire est un complot du camp au pouvoir pour lui retirer ses droits civiques et donc l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2024.
Alors qu’il reste éligible après le jugement en première instance, le procès en appel pourrait changer la donne si la peine est alourdie. Deux semaines plus tôt, le procureur avait requis deux ans de prison dont un an ferme.
Ses soutiens critiquent une audience en appel précipitée, moins d’un mois après le jugement en première instance. Bassirou Diomaye Faye, n°2 du Pastef, a d’ailleurs été arrêté vendredi dernier pour avoir critiqué sur les réseaux sociaux le comportement de certains juges dans cette affaire. De son côté, le camp présidentiel reproche à l’opposition de vouloir « entraver la marche normale de la justice ». Ousmane Sonko est aussi poursuivi dans une affaire de viols dont la date du procès n’est pas encore fixée.
Source : Rfi