Malgré sa jeunesse, il est déterminé à donner une autre image à la pratique du Vodou. « Notre ambition est de faire en sorte que les gens n’aient pas honte de parler des valeurs ancestrales », insiste Togbui Dzitri Avoulete Dayanna.
Veillée de rédemption
Chez ce prêtre Vodou, rien ne se fait plus comme aux temps de ses ancêtres. A l’aise devant les micros et caméras, celui qui aime que l’on l’appelle grand maître spirituel ou guide spirituel explique être spécialiste de « Mami Wata (sirène) » et de « Dan (serpent)», entre autres. A ce titre, il aurait donc réglé plusieurs maux de ceux qui viennent le consulter.
Après donc la cérémonie annuelle et de sortie de ses adeptes, organisée du 23 au 26 novembre derniers dans son temple à Baguida Dévégo en face de l’église catholique, il prépare actuellement ce qu’il appelle une grande veillée de rédemption qui aura lieu le samedi 31 décembre prochain à Bè-Kpota.
Au cours ce rendez-vous, énumère-t-il, il y aura plusieurs phases dont celles d’adoration, de miracle, de délivrance. Il sera question de montrer comment procéder à un miracle, insiste le prêtre Vodou.
« Après mes recherches, j’ai remarqué qu’il y a une multiplication des églises. Au même moment les valeurs traditionnelles ou ancestrales sont en train de se perdre. Beaucoup pensent que les adeptes de Vodou ne peuvent pas célébrer une messe. Ils disent que nous nous cachons pour adorer nos dieux. Je veux leur prouver que Mami Wata et Vodou Dan peuvent être adorés même en public, devant un monde composé de non-initiés. Ce n’est pas seulement à l’église que l’on fait la délivrance. C’est ce que je veux montrer au public afin qu’il soit capable de faire la part des choses », souligne ce jeune cabaliste de formation.
S’adapter à la modernité ?
Comme pour dire que la tradition doit avoir toute la place qui devrait lui revenir dans la société africaine, le guide spirituel explique travailler pour une véritable pédagogie de sorte qu’elle ne se perde pas face aux influences du progrès scientifique ou du monde moderne ou occidental.
Le vaudouisme, une religion originaire de l’ancien royaume du Dahomey en Afrique de l’ouest est l’affirmation d’un monde surnaturel, mais aussi l’ensemble des procédures permettant d’entrer en relation avec celui-ci. C’est donc cet univers ésotérique que ce natif de Kéta Séwatsikopé dit comprendre et qui lui conférerait un certain nombre de pouvoirs dont il va montrer une partie le samedi 31 décembre 2022 lors d’une veillée de rédemption ouverte à tout le monde. A une seule condition : disposer d’un ticket d’entrée.