Dans la grande bataille internationale contre la corruption dans le monde, certains Etats comme le Togo restent toujours à la traîne. Malgré l’élaboration de documents et la mise en place d’institutions dédiées, la corruption reste et demeure la norme au sein de plusieurs services essentiels.
Le 13 Octobre dernier, la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) a présenté un document portant plan stratégique quinquennal contre la corruption. Il s’agissait de se conformer à la Convention des Nations-Unies contre la corruption ratifiée par le Togo en 2005.
Si l’élaboration de ce document peut être apprécié sur un plan normatif, il faut préciser que dans la pratique, il n’y a aucun changement dans les attitudes quotidiennes. De la ratification de la Convention des Nations-Unies contre la corruption à l’élaboration d’un document stratégique, il s’est écoulé plus de 15 années. Cela montre le manque de volonté des autorités togolaises de combattre cette gangrène sociale.
En l’état actuel des choses, les signaux fondamentaux qui doivent indiquer une réelle volonté d’endiguer la corruption sont absents. L’obligation de déclaration des biens, dispositif constitutionnel qui contraint les hautes personnalités et fonctionnaires de l’Etat à déclarer leurs biens et avoirs, demeure toujours une faculté pour ceux-ci au Togo. Par-ailleurs, plusieurs soupçons de corruption dénoncées par les médias n’ont jamais connu de suite judiciaire.
Alors même que les Etats voisins n’hésitent pas à déclencher des poursuites judiciaires contre des hauts fonctionnaires, directeurs de sociétés publiques pour corruption, ou encore des motions de censure de membres de gouvernement au niveau du parlement, le Togo s’enlise dans un folklore malsain où plusieurs responsables de structures publiques s’enrichissent illicitement.