Une initiative de la société civile dénommée « Jàmm a Gën 3ᵉ mandat » (wolof) signifiant « la paix vaut mieux qu’un 3ème mandat » est lancée ce jeudi par une dizaine d’organisations pour veiller à annihiler les désirs anticonstitutionnels de l’actuel président sénégalais Macky Sall.
A quelques mois de la présidentielle de 2024 au Sénégal, le sujet d’un 3ème mandat de Macky Sall anime les discussions politiques. Dans une lettre ouverte, les organisations signataires appellent le chef de l’État à s’exprimer clairement, et à respecter la Constitution, qui stipule dans son article 27 : « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ».
Si le président Macky Sall ne s’est pas exprimé clairement sur une éventuelle troisième candidature, « il y a des prémices », s’inquiète Senghane Senghor, chargé des affaires juridiques de la RADDHO, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme.
« Un texte de loi qui est clair, il est interdit de l’interpréter. Nous avons réglé la question du troisième mandat avec la réforme de 2016. Donc, l’affaire, ce n’est pas une affaire de droit, c’est une affaire de moralité », estime Senghane Senghor.
Parmi les organisations signataires, Afrika Jom Center, la Ligue sénégalaise des droits de l’homme, ou encore Y’en a Marre, qui s’était déjà battu contre le troisième mandat du président Abdoulaye Wade en 2011-2012, au sein du mouvement du « M23 » à l’époque. Abdourahmane Sow en faisait partie :
« C’est très désolant que 10 ans, 11 ans après, que les mêmes figures se soient retrouvés, certainement avec des jeunes pour reprendre le flambeau sur la même question. On s’adresse au président de la République parce que nous sommes en train d’anticiper sur la survenue de problématiques qui pourraient être fatidiques à cette nation ».
« Terminus 2024 », clament les membres de la plateforme, pour qui « partout en Afrique, les conséquences d’un “forcing” pour les troisièmes mandats ont été tragiques ».
Parmi ceux appelant Macky Sall à « respecter la Constitution et la parole donnée » se trouve Alioune Tine, figure de la société civile. Il était déjà en pointe en 2011-2012 contre la troisième candidature du président de l’époque, Abdoulaye Wade.
Source : rfi.fr
On dit que les coups d’état font perdre du temps et de l’argent à l’Afrique. Ce que ne souligne pas cet article est que le temps consacré à lutter contres les 3ème mandats, c’est le temps perdu à ne pas s’occuper d’autre chose, comme le développement du continent Africain 🙂