Les raisons de l’échec des politiques publiques en Afrique francophone

Savez-vous pourquoi les politiques publiques donnent rarement de résultats probants dans nos pays en Afrique, notamment francophone ? C’est tout simple, nous avons plus de diplômés que des hommes d’action que l’on pourrait dénommer des intellectuels affranchis capables de rendre dynamiques leurs connaissances et leurs acquis d’ordre intellectuel ou même spirituel.

Il est impossible, les sociologues ne me démentiront guère, de dérouler une politique qui réussisse sur le terrain si dès sa conception, l’on ne tient pas compte, a priori, de l’état d’esprit des destinataires que constitue le peuple.

Ce qui suppose donc que le concepteur de cette politique n’est pas qu’un diplômé, mais un homme de culture, suffisamment trempé dans les réalités existentielles, dans le mode de pensée et d’action dudit peuple.

Le vrai problème de nos dirigeants en général sur ce continent, c’est d’avoir renoncé à leur culture alors que l’écrasante majorité des dirigés qu’ils sont censés conduire s’y attachent.

Or diriger un peuple, c’est en tout et pour tout, partir de ce qu’il a et même de ce qu’il est, pour le conduire vers le meilleur, c’est-à-dire ce qui va  l’épanouir au mieux possible.

 Quand un dirigeant élabore une politique publique uniquement sur la base de ce que les blancs lui ont dit sur les bancs de l’Université de Poitier, de Sorbonne, de Georges Washington et autres, alors que les destinataires meublent leur vie de ce qu’ils voient et entendent chaque jour sur le terrain, comment voulez-vous que les deux partenaires s’entendent  dans l’action?

Le comble dans tout ceci reste que les dirigeants eux-mêmes, ne se gênent même pas pour se prémunir des armes de la communication qui permet d’infuser intelligemment une connaissance à autrui.

 Ils croient, sans doute naïvement, qu’il suffit d’être bon dans un secteur donné, d’en avoir reçu le fameux diplôme, pour être une référence, un leader sur le terrain. Il n’y a rien de plus faux!!!  L’art d’apprendre à rendre ce que l’on sait compte pour beaucoup dans l’initiative et la conduite des affaires, surtout publiques.

 Voilà pourquoi, très souvent, en manque de moyens soft et subtiles, ils sont bien obligés d’utiliser les méthodes brutes, fortes et même violentes pour s’imposer à leurs collaborateurs et au peuple en général. Pourtant le chemin le plus court pour les leaders, les vrais, est d’apprendre à prendre le peuple en complice de tout ce qui se fait ou doit se faire en son nom.

Luc Abaki

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