Dans l’optique de mettre en place une nouvelle stratégie nationale de lutte contre la corruption, un atelier de validation technique a été organisé le 31 mars dernier à Lomé, assorti d’une version provisoire du document y relatif. Ces travaux organisés à l’initiative de la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Haplucia), avait pour but, assure-t-on, d’aider experts et acteurs impliqués à parcourir, améliorer ce document provisoire et partiel de la situation de la corruption au Togo.
Après viendront sa validation et sa planification opérationnelle. Wiyao Essohanam, Président de la Haplucia,en précise le principe: « Après validation de ce document provisoire, les consultants et le comité de planification stratégique vont se retrouver à Kpalimé la semaine prochaine, pour plancher sur la planification opérationnelle, avec pour but de se doter d’un plan d’action quinquennal assorti, du dispositif de mise en œuvre ». On parle, en clair, de doter le pouvoir public d’un plan d’action de 5 ans, pour une lutte contre la corruption plus efficace. Doit-on donner cher de la planification opérationnelle de ce document ? On est presque réticent à l’idée d’adouber des initiatives de la Haplucia, quelque nobles et quelque entraînantes qu’elles puissent paraître.
Et ce n’est pas sans raison : la structure a trop déçu ces dernières années pour qu’on croie encore à quelque sursaut d’orgueil que ce soit de sa part. Cette institution nous a tellement habitués à des combats sans péril qu’on ne parierait aujourd’hui pas un seul kopeck sur elle, incapable qu’elle est de renverser la table, de secouer le cocotier quand il s’agit de débusquer des prévaricateurs ayant détourné des fonds mahous lors des deux coupes d’Afrique des Nations (CAN) 2013 et 2017, et dans la réhabilitation de la route Lomé-Vogan-Anfoin. Essohanam Wiyao himself se piquait en début d’année 2019 de se pencher sur les plaintes et rapports ayant trait à ces affaires. Plus de trois années après, on rase gratis.
On en oublie presque l’existence de cette structure dans laquelle beaucoup de Togolais ont du mal à se retrouver. C’est plus que jamais l’heure pour la Haplucia de se refaire une virginité, de prouver qu’elle en a dans le caleçon. S’en prendre aux plus faibles, beaucoup moins aux gros poissons, voilà qui ferait perdre à tout jamais son crédit à cette institution à l’image déjà écornée.
Le Correcteur N° 1036 du Lundi 04 avril 2022