Togo / Préfecture de Zio : Arnaque foncière à Kouni-Copé

Sous prétexte de fallacieux programmes communautaires qui, d’après eux, a pu avoir l’assentiment des autorités, ils ont fait des dégâts financiers en ratissant large. Mais plus tard ceci se révèle être un projet de vente illicite de terrains dans un domaine appartenant à l’État, (Forêt classée de Kouni-Copé). Ils se sont cachés derrière une certaine volonté d’attribuer un quartier «zongo», habité majoritairement par les musulmans à cette localité. Pour y parvenir, et gagner la confiance, ces individus véreux ont exhibé à certaines de leurs victimes, des images prises avec des autorités notamment le préfet de Zio, le chef canton de Gapé et le président de la cour constitutionnelle. Si le chef a été naïf à la limite de la complicité, aucune de ces autorités n’est associée à cette pratique après nos recoupements. L’utilisation de ces images sont ni plus ni moins, une usurpation d’image à des fins frauduleuses. S’il a effectivement existé des images de ces jeunes avec ces autorités, ce sont des photos prises à d’autres occasions que l’arnaque foncière a utilisé comme une des pièces à conviction pour mettre en confiance.

Plusieurs milliers de citoyens togolais, en particulier de la diaspora, y compris la communauté musulmane étrangère résidant au Togo a mordu à l’appât des vendeurs d’illusion. Nous vous laissons en copie les reçus de vente ou de contribution pour avoir un lot. Le cachet d’une association des convertis à l’islam a largement servi. À chaque victime, une somme de 35000 FCFA a été demandée contre un reçu lui attribuant 1 lot de terrain. Trop facile n’est-ce pas ? L’Union Musulmane du Togo, si elle veut être sérieuse, doit jouer un rôle pour arrêter ces pratiques qui avilissent l’islam.

D’après nos investigations, environ 11000 personnes ont chacun versé des sous. Les fonds collectés ont varié de 35000 francs à 50000 francs CFA par individu. Chacune de ces victimes de l’arnaque attend depuis des années de rentrer en possession de son lot de terrain. La promesse de Gascon tarde à se concrétiser et les joueurs du film continuent à avancer pour motifs les avancées des prétendus travaux d’aménagement des aires concernées. Depuis quel siècle des associations confessionnelles distribuent des terrains comme de petits pains de la main d’un généreux Papa Noël? Il faut noter que 2 acteurs majeurs sont au centre de ce projet notamment Monsieur Mohamed Komina, président de l’Union Nationale des Convertis à l’Islam au Togo (U.N.C.I.T.). Les cachets de l’association de ce monsieur ont servi pour percevoir une partie des fonds. Le second est Monsieur Abdoulaye S. Tchadjobo qui est un ami du président de l’U.N.C.I.T. Ce dernier s’est installé dans ce village comme chef des musulmans de Kouni avec la bénédiction du chef du village de la localité, lui-même converti à l’islam par l’U.N.C.I.T.

Interrogé sur le retard de l’attribution des lots aux bénéficiaires, Mr Abdoulaye S. Tchadjobo affirme que le dossier est au niveau de la Préfecture et de la direction de l’ODEF pour la finalisation afin d’octroyer à chaque bénéficiaire son terrain. Ce que démentent la préfecture et l’ODEF qui affirment que ce domaine est une forêt classée appartenant à l’État. Selon le préfet de Zio, l’UNCIT, par le biais de son président Mr Mohamed Komina est venue présenter un projet de développement communautaire entrant dans le cadre du PND. Ce projet a été accepté et accompagné par la préfecture. C’est dans le cadre de la prospection du site devant abriter le projet que l’initiative a été interrompue par l’ODEF. Le motif est que le site est une forêt classée et qu’il fallait avoir l’accord du gouvernement pour déclasser le site avant d’y installer quoi que ce soit. C’est ainsi que le préfet a demandé à l’UNCIT de sursoir à ce projet. Un rapport a même été adressé au Ministre de l’Administration Territoriale à cet effet par le préfet. Le préfet de Zio déclare avoir appris plus tard que l’UNCIT continue ses activités sur le site et que la gendarmerie avait été saisie et a procédé à l’interpellation des acteurs du projet assortie d’une interdiction immédiate de ces activités illégales. C’est donc avec étonnement que le préfet se rend compte que cette association continue toujours par exercer sur le terrain.

Interrogé sur la gestion faite des sous perçus auprès des victimes, le Sieur Tchadjobo Abdoulaye a affirmé avoir utilisé les sous pour déboiser le lieu, construire un logement pour le chef du village, construire son propre logement et électrifier une partie du village. Quant à Mr Mohamed Komina, président de l’UNCIT, il affirme qu’il n’a gardé aucun sous avec lui et que tout a été versé au Sieur Tchadjobo. Ceci est faux; les investigations ont permis de découvrir qu’il aurait lui aussi reçu quelques dizaines de millions, ce que nie l’intéressé quand nous lui avions posé la question. Nos recoupement ont laissé entendre qu’il y a eu un malentendu au sujet des sous entre les deux quidams qui se sont même retrouvés devant un troisième citoyen afin que Mohamed aie sa part du gâteau. À l’heure où nous mettons sous presse ces quelques lignes, nous apprenons que des réunions s’organisent encore sur le site afin de faire le point sur l’évolution du projet, si projet il y a. La dernière réunion en date a été ténue le 08 Août 2021. Les investigations se poursuivent mais loin de prétendre connaître tous les acteurs de cette arnaque et leur vraie intention, il faut dire aux populations, qui s’adonnent à ces achats faciles de terrains qui n’existent pas, de faire un peu attention à ceux en qui ils placent leur confiance.

Mr Mohamed Komina, président de l’UNCIT, Union Nationale des Convertis à l’Islam du Togo, est connu de notre Rédaction comme une personnalité controversée. Originaire d’Agoè, ce monsieur s’est vite converti à l’islam et a fait de sa conversion un gagne-pain en créant cette association qu’il trimbale avec tous les oulémas qui peuvent l’aider à décrocher les fonds arabes. Il a fait ses premiers pas sous l’ombre de Malam Yolou de Kpalimé avant le clash avec ce dernier au tour des prébendes arabes. Feu Biengou Mamah, Menssah Kassim, Allah leur rétribue de leurs nombreux bienfaits, font partie de ceux qui voyaient venir ce garçon en grande enjambées. Dans la communauté musulmane, il est connu de tous ceux qui, à un moment donné de leur vie, se sont intéressés à l’appel à l’islam et à l’encadrement des convertis. Nous le connaissons bien car quand il s’agitait avec la langue mielleuse qui lui permet de rouler les convertis à l’islam, surtout ceux de la région sud du pays, nous avons été témoins de ses agissements. Nous avons vu comment il est rentré en noce avec plusieurs partenaires et comment ils se sont séparés. Pour ce jeune oisif, se convertir à l’islam est une mine à exploiter et il l’a bien fait et il s’est assez sucré au dos des chefs traditionnels du sud convertis à l’islam. Sauf que depuis un temps l’activité n’est plus florissante et il tisse avec de l’arnaque foncière.

Le Sieur Tchadjobo, nous ne le connaissons pas trop pour en parler. Mais ici, il a tout d’un professionnel de l’escroquerie foncière comme Mohamed. Les sous issus de l’arnaque ont permis à Mohammed par exemple de se taper une villa où il vit dans les zones du camp BIR. L’argent a été majoritairement collecté dans la diaspora et les communautés musulmanes étrangères vivant au Togo. De bouche à oreille, l’escroquerie a fait des dégâts sans bruit. La règle est qu’une seule personne ne peut acquérir plus d’un lot. Donc des familles entières ont acheté, un lot pour chaque membre de famille, le père de famille, la femme, les enfants et éventuellement les cousins. Ceux qui se promènent pour sensibiliser les victimes prélèvent par exemple 4500 pour une personne enregistrée. Ainsi, là où ils perçoivent 40.000 ils versent 35.500 aux organisateurs de l’arnaque. Et ces prix ont varié selon la demande. Les derniers à cotiser ont versé 70 000 par personne, voire plus.

Certains de la diaspora ont fait confiance à des oulémas qui ont pris le devant pour les acquérir des terrains. Actuellement ils doivent se tenir la tête en se demandant ce qu’ils vont dire à leur mandataire de la diaspora. De 35000, le prix du lot a varié selon les périodes, donc si le minimum est 35000 certains ont acheté plus cher. La formule semble avoir marché. Et les escrocs ont encore le temps pour justifier leur forfait. Ils ont largement exploité aussi la naïveté du préfet qu’on peut associer à la complicité s’il ne fait rien actuellement pour arrêter cette pratique qui n’a pas encore dit son dernier mot. Depuis que nous avions vu ce jeune agité de MOHAMED converti avec son association dans cette histoire, nous nous sommes dit que ça sent du roussi, et le temps nous donne raison avec ces informations que nous vous faisons lire et qui ne sont d’ailleurs que la face visible d’une escroquerie. De grâce, il faut une autorité morale pour arrêter cette pagaille en attendant qu’il ne soit trop tard. En tout cas, pour le moment, en se réservant la part du lion avec son second, Mohamed a octroyé des miettes au chef qui a accepté jouer le jeu. En attendant, des individus de cet acabit doivent être mis aux arrêts pour que la société se porte mieux à moins que le silence des autorités compétentes veille signifier un silence complice pour siphonner quelques dizaines de millions à ceux qui se jettent sur les premières offres foncières sans se renseigner.

Des dizaines de millions ont été partagé entre Mohamed, Tchadjobo et le chef qui a été soit un vrai complice soit un fieffé naïf qui n’a rien d’un chef. Le pire est que l’hémorragie est en cours. Le chef de cette localité qu’on dit octroyer ses terres pour le prétendu projet a joué un jeu trouble et amoral qui ne ressemble pas à l’image d’un chef. A cette allure, après cette localité, les mis en cause ne manqueront pas d’arguments pour rebondir dans une autres périphérie de la capital où ils vendront encore des hectares sans être fils de la localité moins encore propriétaires fonciers. Le jour où l’Etat viendra demander aux occupants de déguerpir, l’on dira que la dictature est méchante. Oui, nous le savons. On vit effectivement sous une dictature dont la méchanceté n’épargne personne. Mais de grâce, ce n’est pas tout qu’on verse au dos d’une République. Pour acheter un terrain, si le vendeur est prêt à toutes les offres pour s’attirer la clientèle, il faut à l’acquéreur un minimum d’auto-questionnement, de renseignement. A ce siècle où les terrains ont tellement pris de la valeur comme du diamant, quel est ce terrain qui se vent à quelques dizaines de kilomètres de la capital à 35.000 CFA le lot ? Se convertir à l’islam est un libre choix confessionnel pour lequel chacun répondra, ce n’est pas une entreprise économique, El-Hadj Mohamed. Affaire à suivre.

Dossier de KR et Meme

Source : Le Rendez-Vous No.356

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