Benjamin Atcholé : « Des Français et européens comme Vincent Bolloré, il y en a des centaines au Togo… »

L’affaire fait grand bruit depuis quelques semaines : Vincent Bolloré en plus de deux dirigeants de son groupe (Giles Alix et Jean-Philippe Dorent) sont menacés de procès en France dans une affaire de corruption au Togo. Benjamin Atcholé, le président de la Conférence des Togolais de l’Etranger (CTE), y va de son commentaire sans langue de bois.

Dans une interview, ce Togolais de la diaspora très actif sur les sujets d’actualité de son pays d’origine, dénonce la mainmise du pouvoir et de certains étrangers à travers la corruption.

Gouvernement corrompu

Le président de la Conférence des Togolais de l’Étranger estime que tout le gouvernement togolais est corrompu. « C’est un secret de polichinelle. Sinon, pourquoi a-t-on tant de mal à déclarer les biens et promouvoir la transparence dans la gouvernance depuis près de 20 ans de gouvernance ? Quel Chef d’Etat africain veut qu’on le prenne au sérieux s’il dit vouloir gouverner pour le développement sans promouvoir la lutte contre la corruption ? », se demande donc Benjamin Atcholé.

Plusieurs types de Bolloré  

A l’en croire, c’est une pratique datant depuis des lustres à laquelle les Togolais assistent « impuissants » depuis plusieurs années.

Pour lui, « Si la France ne découvre la vérité que maintenant, les Togolais impuissants assistaient au théâtre macabre des amours entre corrupteur Bolloré et corrompus Togolais depuis des décennies ».

Puis de préciser : « Des Français et européens comme Vincent Bolloré, il y en a des centaines au Togo qui exploitent la jeunesse togolaise et remercient notre pays avec l’évasion fiscale ou d’autres crimes économiques avec la complicité de nos dirigeants. Au même moment, ils paient des impôts sur l’immense fortune qu’ils font dans notre pays à la France ».

Trompe l’œil

Selon Benjamin Atcholé, le fait que Vincent Bolloré et ses proches soient publiquement désignés pour avoir corrompu des Togolais est une manœuvre, un règlement de compte « entre politiques français » dont le but serait de distraire « l’opinion africaine ». « Ces pagailles ne nous émeuvent plus en Afrique », a-t-il martelé.

Le milliardaire français a, en effet, reconnu avoir aidé Faure Gnassingbé lors de l’élection présidentielle de 2010, en payant une partie de ses frais de communication en échange des contrats et avantages fiscaux au Port autonome de Lomé (PAL).